Poser ses valises

A la suite de nombreuses hésitations, et nous laissant guider par nos retrouvailles à la finca ainsi que certaines opportunités, nous avons finalement décidé de poser nos valises à Cahuita, petit village de la côte Caribéenne connu pour son Parc National et sa plage de sable noir.

Playa grande, non loin de playa negra, affiche une grande bande de sable clair et des vagues souvent tourmentées en cette époque de l’année.

Choisir où poser ses valises n’est pas facile lorsque l’on découvre un nouveau pays, sans y posséder de point d’accroche particulier comme de la famille, des amis ou du travail. Faut-il se laisser porter par le climat, l’ambiance, la proximité de mer ou montagne,ou encore telle ou telle commodité ? Nous avions décidé de nous fier à notre instinct et de saisir les opportunités. J’ai pour ma part eu un léger pincement au cœur de ne pas nous poser dans la zone Pacifique sud où nous avions séjourné en début de séjour. Et en même temps, nous avons été heureux de retrouver la côte Caraïbe et sa nonchalance, sa mixité ethnique (un joyeux mélange de peuples indigènes Bribri, Cabécar, de descendants de Jamaïcains, et aussi d’occidentaux avec tous le degrés de métissage possibles et imaginables) .

Construire sa maison et y poser ses valises… par Nilad !

Après notre passage à la finca, nous avons donc trouvé un premier logement temporaire, période pendant laquelle les filles ont fait leur rentrée à l’école (car oui ! L’école débute en février au Costa Rica). Le choix de l’école a évidemment été un gros pavé, presque autant que le choix géographique. Comme en témoignent les argumentaires tranchés sur les groupes Facebook dédiés à l’expatriation au Costa Rica (ou plutôt devrait-on dire à la « migration » dans notre cas, mais la distinction de ces deux termes est un dossier qui mériterait un post à part entière !), bref, le sujet de l’école, à savoir s’il faut choisir le public ou le privé, où et à quel prix, est épineux et dépend vraisemblablement de l’expérience de chacun. Le choix public vs. privé pourrait s’entendre à travers d’arguments totalement similaires à ceux de la France : on a d’un côté un système gratuit, accessible à tous mais qui manque de moyens matériels et humains, qui place les enfants au contact avec une certaine diversité sociale mais avec un cadre académique classique et à mon avis souvent dépassé ; de l’autre un système onéreux donc pas forcément à la portée de tous, avec des propositions variées au niveau enseignement et parfois plus de confort matériel et humain. On retrouve dans les grandes lignes ces différences public vs. privé au Costa Rica, bien qu’on pourrait sans doute y ajouter quelques nuances (pour le public : horaires limités et fluctuants surtout dans les petits niveaux, absentéisme récurrent des professeurs, niveau scolaire moins élevé qu’en France, sont les points de déception qui nous ont souvent été relatés par d’autres étrangers ; concernant le privé : certaines écoles affichent des tarifs exorbitants, parfois la qualité de l’enseignement et l’attention consacrée aux élèves ne serait pas à la hauteur… des attentes de qui paie la facture).

Après l’école de la forêt, l’école de la plage… by Mama Yeti !

En tant qu’étranger dans un pays, il y a cependant d’autres facteurs qui entrent en compte dans la réflexion public / privé. Ici, l’école publique est souvent résolument plus locale, c’est à dire avec une très faible proportion d’étrangers (du moins d’occidentaux), facteur plus variable dans les écoles privées des zones touristiques comme la nôtre. Hormis la question du coût de l’école, nous faisait souci la question de l’intégration de nos enfants qui ne parlent pas encore espagnol (et au delà de celle-ci de notre propre intégration bien que parlant espagnol). Alors que nous n’avons jamais opté pour le privé en France, c’est sans doute cette histoire d’intégration et d’expérience du corps enseignant vis à vis d’enfants de langue étrangère qui nous a finalement fait pencher pour le privé (du moins pour cette école-là, car évidemment, public comme privé, d’un endroit à l’autre, il y a aussi bien des différences : dans notre localisation, la taille des classes, les horaires et l’état des infrastructures ont également pesé dans la balance). Ceci dit, pour rebondir sur la phrase précédente, concernant le fait de trouver notre équilibre entre immersion dans la vie locale et rapprochement de la communauté étrangère, je dois préciser deux choses qui nous ont paru importantes : le ratio d’étrangers occidentaux dans cette école qui reste tout de même bien inférieur à celui des Costariciens (loin de nous l’idée de nous retrouver dans une bulle d’expats) et la langue d’enseignement principale qui est l’espagnol.

Et cette fois-ci le rendez-vous plage après l’école, qui a remplacé le traditionnel square ou skatepark – avec ou sans l’uniforme scolaire !

Je voudrais juste rajouter que, concernant le contenu des enseignements, pour nous et nos enfants encore petits, et dans notre vision de notre aventure migratoire, que le « niveau scolaire soit inférieur à celui de la France » ou d’ailleurs, n’était pas un sujet d’inquiétude. Par ailleurs, dans le public comme dans le privé, nous devons ici nous adapter non seulement à un programme scolaire différent, mais aussi à un rapport à l’école différent : inutile donc de s’attacher à vouloir pareil qu’en France, nous sommes venus ici au final pour goûter à autre chose ! On verra dans un an si cela nous a plu ou pas, mais dans tous les cas, partons du principe que l’expérience ne pourra être qu’enrichissante !

Quoi qu’il en soit, la rentrée des enfants à l’école (et bientôt, du plus jeune d’entre eux à la garderie) a été un tournant dans notre sensation « d’habiter » le pays. Bien que sur le papier nous ne sommes que des touristes, dans nos têtes nous sommes passés de simples visiteurs-explorateurs à des participants à la vie de la communauté locale. En attendant de déménager tout prochainement dans un logement qui nous accueillera à plus long terme et de développer une aventure entrepreneuriale plus locale elle aussi.

Alors, sommes-nous slow travelers ou migrants ? Ou bien même un peu des deux ?!

PS: un bref retour dans le secteur Pacifique sud à l’occasion du passage de membres de la famille m’a fait l’effet inattendu d’un « home sweet home @Cahuita » ! Comme si le fait de nous être posés avait rendu évident l’attachement à cet endroit-là et avait changé mon regard sur l’endroit où nous étions à peine deux mois auparavant.

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